Sans aucun doute, le retour à la compétition prévu pour la mi-octobre fait déjà saliver les fans de tous bords, après une longue période «d’abstinence» qui s’est éternisée pour les férus de la Ligue 1 tunisienne.
Pour les inconditionnels de nos incomparables explications locales, avec tous les excès et la ferveur qu’elles procurent, les antagonismes qu’elles nourrissent et attisent, sans oublier cette sacro-sainte exigence d’en découdre pour la suprématie, nul doute que le retour aux affaires ne manquera pas de raviver la passion pour un sport-roi local quelque peu entamé depuis un bon bout de temps déjà. Pourquoi ? Parce que pour les aficionados, le club de cœur est avant tout une question d’identité, que ce soit pour les habitants de la région, du quartier ou du bastion. Pour les uns, dès les trois coups, on ne manquera pas de s’émerveiller de la réussite attendue ou inattendue de son club, alors que pour les autres, pour bomber le torse, il faudra revenir plus tard…
Des normes à respecter
Aujourd’hui, pour nos millions de supporters, amateurs, et surtout fans passifs ou même occasionnels, au gré des événements, des retours de flamme et des sensations que procurent nos footeux, il est forcément difficile d’échapper au football quand on est issu des faubourgs de Bab Jedid, Bab Souika, Bab Jebli, le Ribat, Bab Bhar, Bab El Kida, et toutes ces portes, ces passages historiques qui cristallisent une forme d’appartenance à un ensemble, à une communauté, à un club de football pour faire court.
Et qu’importe si ce dernier soit moyen par les résultats. Il est et restera grand par la passion de ses supporters. Une passion certes entamée ces derniers temps, à l’heure où le rempart-bouclier du club, la ville, le quartier, la région, a plongé dans le cauchemar avec la crise du coronavirus. Mais après le cauchemar, l’espoir, puis la délivrance. La pandémie s’éloigne peu à peu et le sport-roi retient à nouveau l’attention.
Bientôt même, avec l’introduction du pass-sanitaire et du QR Code, le stade ne sonnera plus creux, pour le plus grand bonheur des fans. En l’état, il y aura un niveau d’exigence à relever, des normes à respecter et une responsabilité commune à engager. Et le jeu en vaut la chandelle avec cet attendu retour massif des fans sur les travées des stades, sur fond d’orgueil et de fierté. Une fierté qui trouve tout son sens dans une certaine souffrance, une lutte tantôt.
Cette lutte pour ne pas descendre en seconde division, tout comme pour ne pas perdre face à son ennemi intime de toujours, sans oublier la course pour le titre, ce sentiment d’euphorie qui produit et provoque une certaine exaltation des sens, des sentiments qui sont grisants au final ou enivrants à terme.
L’attente fébrile
En cette période d’attente fébrile, d’autres préoccupations sont aussi à relever. Comme celles d’un club qui arrivera à faire passer l’idée que même un cendrillon peut avoir un jeu ambitieux et débridé. Et peut-être même que, lors du départ donné, là où personne n’est condamné à l’avance, il suffirait de défendre et souffrir, puis d’attaquer. Et puis, en face, il y a les cadors, entre valeurs sûres et outsiders à nouveau ambitieux.
Pour les uns, le club aura changé de dimension au niveau économique (le cas du Club Africain), mais pas dans l’esprit des supporters cependant, avec des fans qui ne jurent que par la passion et la solidarité, encore et toujours, à satiété. C’est décidément une question de mentalité, même si on a affaire sur le terrain à des enfants gâtés pour la plupart…
Globalement, en l’état, notre bonne vieille Ligue 1 revient de loin. Ce qu’elle vit maintenant n’est pas seulement une parenthèse qui coïnciderait avec le moment où notre sport-roi ne serait plus frappée tragiquement par le coronavirus. Le confinement, les villes désertées et les blindés circulant dans les rues !
Quel émulsifiant insipide, là où le football n’avait plus sa place dans l’esprit des passionnés il y a peu, surtout au moment où la Tunisie a été touchée de plein fouet par la pandémie, avec des semaines et des mois terribles. Et après le drame et la tragédie, le miracle. La saison va reprendre, même si certains se demandent encore s’il est juste, moralement, de vibrer à nouveau pour du football ?
Pour la FTF, la tutelle et les autorités, ce ne fut pas, bien entendu, une question facile. Sauf qu’il faut bien se montrer un tantinet existentialiste et tordre le cou à la fatalité. En clair, arrêtons de dramatiser. Nous ne sommes pas en guerre. Bref, la vie normale, c’est le retour progressif à la normalité. On croise les doigts pour que ça se passe sans trop de casse…
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